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On peut découvrir en soi, et autour de soi, les moyens qui permettent
de revenir à la vie et d’aller de l’avant tout en
gardant la mémoire de sa blessure. Les chemins de vie se situent
sur une crête étroite, entre toutes les formes de vulnérabilité.
Être invulnérable voudrait dire impossible à blesser.
La seule protection consiste à éviter les chocs qui détruisent
autant qu’à éviter de trop s’en protéger.
Chaque âge possède sa force et sa faiblesse et les moments
non blessés de l’existence s’expliquent par notre
capacité à maîtriser, voire à surmonter,
ce qui, en nous, relève, dans un constant remaniement, du biologique,
de l’affectif et de l’environnement social et culturel.
Le bonheur n’est jamais pur. Pourquoi faut-il que, si souvent,
une bouffée de bonheur provoque l’angoisse de le perdre
? Sans souffrance, pourrait-on aimer ? Sans angoisse et sans perte affective,
aurait-on besoin de sécurité ? Le monde serait fade et
nous n’aurions peut-être pas le goût d’y vivre.
» B. C. |